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Techniques agroécologiques en région namuroise

Plantation sur couvert végétal

Bonjour à tous depuis notre petit coin de nature namuroise !

Le printemps 2025 bat son plein à la ferme, et avec lui viennent les expérimentations pour toujours améliorer nos méthodes de culture, dans le respect du sol et de la biodiversité. Cette année, nous nous lançons un défi passionnant sur quelques-unes de nos planches permanentes : planter nos courgettes et nos courges directement dans un couvert végétal de seigle d'hiver, sans aucun travail du sol !

Le Contexte : Un Tapis Végétal Protecteur

Souvenez-vous, l'automne dernier, nous avions semé du seigle d'hiver. Ce n'était pas pour récolter les grains, mais pour servir d'engrais vert. Le seigle a passé l'hiver à protéger notre sol, à capter les nutriments et à développer un beau système racinaire. Fin avril, alors qu'il commençait à monter en épis (le stade "épiaison"), nous l'avons couché à l'aide de notre "rolo faca" (rouleau biologique), celui que nous sommes allés chercher en Alsace en février. C'est un rouleau un peu spécial qui pince les tiges sans les couper net, mettant fin à sa croissance et le transformant en un épais tapis végétal : un paillage naturel directement sur place !


Pourquoi cette méthode ? Les Promesses du Non-Travail sur Couvert Végétal

Vous vous demandez peut-être pourquoi ne pas simplement broyer et enfouir ce seigle ? Cette technique, inspirée de l'agriculture de conservation, présente plusieurs avantages qui nous séduisent particulièrement dans notre démarche bio et à petite échelle :

  1. Adieu (ou presque !) la corvée de désherbage : Le tapis de seigle bloque la lumière et gêne la levée des herbes indésirables. Un gain de temps énorme et moins de concurrence pour nos légumes !
  2. Un sol chouchouté : Fini travail du sol ! Le sol reste intact, protégé de l'érosion par le paillage. Les vers de terre et toute la micro-vie du sol peuvent travailler tranquillement, améliorant la structure et la fertilité. Le seigle en décomposition apportera de la précieuse matière organique.
  3. Gardien de l'eau : Ce "mulch" naturel limite l'évaporation. En été, nos courgettes auront moins soif, et l'eau de pluie s'infiltrera mieux. C'est crucial, surtout avec les étés que nous connaissons.
  4. Un climatiseur pour le sol : Le paillis aide à garder le sol plus frais en été et évite les chocs thermiques.

Planter là-dedans : Les Défis à Relever

Bien sûr, tout n'est pas si simple ! Planter nos jeunes et fragiles plants de courgettes et de courges (qui arrivent d'ici une semaine !) dans ce tapis végétal demande quelques précautions :

  • La "Faim d'Azote" : Le seigle est riche en carbone. Pour le décomposer, les microbes du sol ont besoin d'azote... qu'ils risquent de "piquer" à nos courgettes au début ! Celles-ci, très gourmandes, pourraient alors avoir un petit coup de mou.
  • Nos ennemis les limaces : Ce paillis humide et protecteur est un paradis pour elles... et les jeunes courgettes sont leur plat favori ! La vigilance sera de mise.
  • La plantation : Il faut réussir à planter la motte bien en contact avec la terre, sans laisser de paille dessous, en écartant proprement le tapis de seigle. Un peu de doigté est nécessaire.
  • La survie du seigle : On espère que le roulage a été efficace et que le seigle ne va pas décider de repousser et concurrencer nos légumes !

Notre Stratégie pour des Courgettes Heureuses

Face à ces défis, voici notre plan d'action :

  1. Boost à la plantation : Chaque plant recevra une bonne poignée de compost bien mûr directement dans son trou de plantation pour lui assurer un bon démarrage et un accès facile aux nutriments.
  2. Opération anti-limaces : Surveillance rapprochée, surtout le soir, et recours à nos méthodes bio habituelles (granulés de phosphate ferrique si besoin, et peut-être quelques pièges).
  3. Plantation soignée : On prendra le temps de faire de beaux trous et de bien positionner chaque plant.
  4. Observation : On surveillera la couleur des feuilles (signe de carence ?) et l' éventuelle repousse du seigle.

Restez Connectés !

Nous sommes très enthousiastes à l'idée de voir comment cette méthode va fonctionner chez nous. C'est une nouvelle étape dans notre recherche de pratiques toujours plus respectueuses du sol qui nous nourrit. Nous ne manquerons pas de vous partager l'évolution de ces planches "spéciales" tout au long de la saison !

Et vous, avez-vous déjà expérimenté ce genre de technique ? N'hésitez pas à partager vos retours ou questions en commentaires !